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"Demasculinatioun" vun der franséischer Grammatik?

Parlamentarische Fragen Bildung Gesellschaft Gusty Graas

Eng ganz Rei vu Franséischprofesseren a Frankräich hunn sech entscheet, déi grammatikalesch Reegel "le masculin l'emporte sur le féminin" net méi unzewenden. Fir si gëllt d'Gläichberechtegung tëscht Fra a Mann och an der Grammatik an benotzen dofir den sougenannten "accord de proximité". Den DP-Deputéierte Gusty Graas freet an deem Kontext ënnert anerem beim Educatiounsminister no, wat seng Positioun zu där "Demasculinatioun" vun der franséischer Grammaire ass an ob et am Fall vum Uwende vun där inklusiver Grammaire net zu Konfusioune komme kéint.

Question

Monsieur le Président,

Par la présente, j’ai l’honneur de vous informer que, conformément à l’article 80 de notre Règlement interne, je souhaite poser la question parlementaire suivante à Ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse:

« En France, plusieurs centaines de professeurs ont récemment décidé à ne plus faire apprendre la règle grammaticale, selon laquelle « le masculin l'emporte sur le féminin ». En prétendant vouloir promouvoir l’écriture inclusive à l’école, ces professeurs préfèrent notamment faire appliquer la règle latine de « l'accord de proximité » qui consiste à accorder l'adjectif avec le plus proche des noms ou pronoms auquel qu'il se rapporte.

Il s’ensuit que certains écoliers français écriront à l’avenir : « les hommes et les femmes sont belles » ou « les garçons et les filles sont contentes ».

Dans ce contexte j’aimerais poser les questions suivantes à Monsieur le Ministre :

  • Monsieur le Ministre a-t-il connaissance de ce mouvement envers une «démasculination » de la langue française ?
  • Dans l’affirmative, quelle est la position de Monsieur le Ministre ? Partage-t-il l’avis de ces professeurs qui prétendent que les règles grammaticales actuelles induisent des représentations mentales, conduisant femmes et hommes à accepter la domination d'un sexe sur l'autre ?
  • L’application spontanée des règles d’une grammaire inclusive ne risque-elle pas de créer des confusions dans la pratique ? »

Veuillez croire, Monsieur le Président, en l’expression de ma très haute considération.

Gusty GRAAS
Député

Réponse du Ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse à la question parlementaire N° 3455 de Monsieur le Député Gusty Graas

J’ai bien pris connaissance d’un mouvement tendant à une « démasculinisation » de la langue française : dans une tribune publique, 314 professeurs et universitaires français ont en effet affirmé leur refus de perpétuer la règle qu’en matière d’accords, « le masculin l’emporte sur le féminin », ceci aux motifs que la règle serait récente dans l’histoire de la langue française, qu’elle ne serait « pas linguistique mais politique », et qu’elle serait propre à induire « des représentations mentales qui conduisent femmes et hommes à accepter la domination d'un sexe sur l'autre, de même que toutes les formes de minorisation sociale et politique des femmes ».

Sans vouloir me prononcer sur le bien-fondé des arguments avancés, je note que ce mouvement, même s’il a réussi à capter l’attention des médias, est largement minoritaire au sein de la communauté des enseignants de français de l’Hexagone, et – pour autant que je puisse en juger – inexistant au Luxembourg. Par ailleurs, à défaut d’une instance nationale en la matière, le Luxembourg a coutume de se rallier aux préceptes de l’Académie française dans toutes les questions ayant trait à la langue française. Or, dans une récente déclaration, l’Académie s’est prononcée à l’unanimité de ses membres contre « l’écriture dite inclusive », argumentant que « la démultiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu’elle induit, aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité » [1]. Partant, je n’envisage pas l’introduction de nouvelles règles de grammaire au Luxembourg.

Claude Meisch
Ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse

 

[1] Déclaration de l’académie française, séance du 26 octobre 2017 (http://www.academie-francaise.fr/actualites/declaration-de-lacademie-francaise-sur-lecriture-dite-inclusive).

 


Gusty Graas