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Telemedezin am Rettungsdéngscht

Parlamentarische Fragen Gesundheit und Pflege Max Hahn

Och bei de Rettungsdéngschter bidden déi nei Technologië villverspriechend Méiglechkeeten, nach méi effikass ze schaffen an d’Prise en charge vum Patient weider ze verbesseren. D’Regierung huet sech am Koalitiounsaccord kloer fir eng Fërderung vun der Telemedezin ausgeschwat. Dowéinst wollt den DP-Deputéierte Max Hahn vun der zoustänneger Ministesch wëssen, wéi wäit mer zu Lëtzebuerg an deem Beräich sinn.

Question

Monsieur le Président,

Par la présente, j’ai l’honneur de vous informer que, conformément à l’article 83 de notre Règlement interne, je souhaite poser la question parlementaire suivante à Madame la Ministre de l’Intérieur :

« L’émergence des nouvelles technologies ouvre des perspectives prometteuses pour le domaine de la santé et suscite de nouveaux espoirs pour améliorer davantage la qualité de la prise en charge des patients.

La télémédecine deviendra, dans les années à venir, un vecteur de plus en plus important permettant à la fois de réaliser d’importants gains en efficacité et d’améliorer la couverture médicale, en particulier dans les régions rurales.

Dans plusieurs villes allemandes, les forces de premiers secours sont d’ores et déjà soutenues par un télé-urgentiste lors de leurs interventions, ce qui a permis d’optimiser la prise de décision des secouristes et, ainsi, la prise en charge des patients.

Au vu de ce qui précède, et considérant que le programme de coalition accorde une priorité à la promotion de la télémédecine d’urgence, j’aimerais poser les questions suivantes à Madame la Ministre de l’Intérieur :

  1. Madame la Ministre est-elle au courant des projets mis en œuvre en Allemagne ?
  2. Madame la Ministre partage-t-elle l’avis que l’assistance d’un télé-urgentiste pourrait soutenir les secouristes lors de leurs interventions et améliorer ainsi la prise en charge des patients ?
  3. Des projets pareils sont-ils prévus d’être réalisés au Grand-Duché ? Dans la négative, pour quelles raisons Madame la Ministre y renoncerait-elle ? Dans l’affirmative, quel est l’état d’avancement des projets en question ? »

Veuillez croire, Monsieur le Président, en l’expression de ma très haute considération.

Max HAHN
Député

Réponse de Madame Taina BOFFERDING, Ministre de l’Intérieur à la question parlementaire n°744 du 29 mai 2019 de Monsieur le Député Max HAHN

Par le biais de sa question parlementaire, l’honorable Député souhaite obtenir des précisions au sujet de la télémédecine d’urgence.

De prime abord, il y a lieu de préciser ce que l’on entend par télémédecine. Il s’agit de tout acte médical, réalisé à distance, au moyen de technologies de l'information et de la communication. Ainsi, une prise en charge médicale d’un patient peut avoir lieu sans que le médecin soit présent sur les lieux au moment de l’incident. Ce dernier conseille un professionnel de la santé, qui lui se trouve auprès du patient, quels gestes de secours sont à mettre en œuvre. Les conseils du médecin ainsi donnés, se basent sur les données qui lui ont été transmises informant sur l’état du patient. Il s’agit d’une nouvelle forme de pratique médicale, pas encore très développée au Luxembourg, mais qui peut s’avérer très utile dans certains cas.

Cette pratique, comme le soulève à juste titre l’honorable député, existe dans plusieurs villes allemandes, dont à Aix-la-Chapelle depuis 2014 et dans d’autres régions comme en Bavière et Hesse. Le projet le plus évolué est celui d’Aix-la-Chapelle, qui a en effet permis d’assister 15 000 interventions par le biais de la transmission de données vitales, de sons et d’images en direct. D’après les informations obtenues, l’exercice de la télémédecine n’est possible que grâce à une collaboration étroite entre un hôpital universitaire et une société privée, qui fournit les appareils et l’infrastructure de communication et 35 médecins spécialement formés à la télémédecine. En présence de toutes ces composantes, la télémédecine permet de couvrir un large éventail d’interventions. Ainsi à Aix-la-Chapelle, un quart des interventions à distance sont des interventions du service d’aide médicale urgente (SAMU) et un grand nombre de transferts de patients entre hôpitaux sont également réalisés sans un médecin à bord d’une ambulance.

La télémédecine permet en effet non seulement de réduire l’intervalle médical libre, c’est-à-dire le laps de temps pendant lequel on attend le médecin, mais aussi d’optimiser la prise en charge des patients.  Ceci, soit par les instructions données aux ambulanciers, soit en attendant l’arrivée d’un SAMU conventionnel, qui a été alerté suite aux constations faites sur place.

Cependant, bien que le système de « Telenotarzt » puisse apporter une expertise médicale rapide, il faut garder à l’esprit que ce type de prise en charge ne peut se substituer à l’intervention des SAMU conventionnels. Par ailleurs, le « Telenotarzt » est à considérer comme étant complémentaire au SAMU conventionnel.

S’il est évident que la télémédecine permet d’avoir un avis médical plus précoce, sa mise en œuvre nécessite un certain cadre règlementé, qui fait actuellement défaut.

La mise en place d’une telle pratique nécessite l’existence d’un pool de médecins spécialement formés, qui soient disponibles 24 heures sur 24 durant toute l’année. Cela engendre des coûts, quasiment similaires à ceux qui servent à équiper un SAMU conventionnel. Ainsi, et compte-tenu de l’étendue géographique limitée de notre pays, l’investissement dans un SAMU « réel » sur le terrain semble plus raisonnable que d’investir dans un SAMU « virtuel », certes rapide et ubiquitaire, mais toutefois limité dans ses fonctions.

Il est encore utile de préciser que la mise en place d’une télémédecine implique aussi l’instauration d’une panoplie d’installations techniques dans le domaine de l’informatique et de la télécommunication, dont l’envergure pratique et financière n’est pas à négliger.

Par ailleurs, dans le cadre des travaux de la Plateforme Nationale Coordination « Urgences », le CGDIS collabore activement dans la filière « coronaropathie » et évalue la possibilité de la transmission de données (électrocardiogramme, ECG) à un cardiologue afin de faire le diagnostic à distance d’un infarctus. Cette approche permettrait de soit confirmer ou infirmer le diagnostic d’infarctus à distance, de décider du besoin ou non de médicalisation du transport et de l’hôpital de destination le plus adapté. Bien que ceci correspond plutôt à un avis médical à distance, que de la télémédecine à proprement à parler, ce projet pourrait être considéré comme un premier pas vers la télémédecine.

 


Max Hahn