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Waasserstoff fir Stroum ze gewannen?

Parlamentarische Fragen Klimaschutz und Energie Gusty Graas

Waasserstoff ass eng Méiglechkeet, fir Stroum ze gewannen. Déi iwwerflësseg Energie aus de Wandmille kann een a Waasserstoff ëmwandelen (Elektrolyse) a sou géif een d'Energieförderung wéi och Distributioun revolutionéieren.Viru kuerzem hunn sech déi zoustänneg Ministèren aus dem Benelux getraff, fir Recommandatiounen auszeschaffen a sou de Rôle vum Waasserstoff z'ënnersträichen. Den DP-Deputéierte Gusty Graas freet dofir beim zoustännege Minister no, ob dee Modell och fir de Lëtzebuerger Energiemarché interessant wier an ob de Minister envisagéiert, de Recommandatiounen aus dem Benelux-Treffen nozegoen.

Question

Monsieur le Président,

Par la présente, j’ai l’honneur de vous informer que, conformément à l’article 80 de notre Règlement interne. Je souhaite poser la question parlementaire suivante à Monsieur le Ministre de l'Économie :

« Récemment les ministères compétents du Benelux ont échangé leurs idées sur l’économie hydrogène. La transformation de l'énergie éolienne excédentaire en hydrogène au moyen de l’électrolyse pourrait bien changer la donne pour la production et la distribution d'énergie à l’heure actuelle. A ce niveau le Benelux pourrait jouer un rôle intéressant à l’avenir. Diverses recommandations ont été élaborées, telles qu’encourager la reconversion de pipeline, l'adaptation de la législation sur le gaz ainsi que l’harmonisation des certificats d’origine pour l'hydrogène durable.

Dans ce contexte j’aimerais poser les questions suivantes à Monsieur le Ministre de l'Économie :

  • Est-ce que Monsieur le Ministre partage l’avis que cette forme de production d’énergie présente un potentiel à saisir ?
  • Quelles seraient les opportunités pour le marché d'énergie luxembourgeois ?
  • Est-ce que Monsieur le Ministre est prêt à suivre les recommandations retenues par le Benelux ? »

Veuillez croire, Monsieur le Président, en l’expression de ma très haute considération.

Gusty GRAAS
Député

Réponse de Monsieur le Vice-Premier ministre, ministre de l’Économie, Etienne Schneider à la question parlementaire n°3486 du 28 novembre 2017 de Monsieur le Député Gusty Graas

Dans le contexte des discussions autour de l’« économie hydrogène », il y a lieu de préciser tout d’abord que le vecteur énergétique communément appelé « hydrogène » vise en principe le dihydrogène (H2) qui n’est en général pas disponible à l’état naturel. Il doit généralement être produit à partir d’une source qui contient l’élément hydrogène, comme par exemple l'eau, le pétrole ou le gaz naturel. Ce processus de production du dihydrogène (H2) nécessite un apport d’énergie, soit sous forme d’énergie renouvelable, soit sous forme d’énergie fossile. Les quantités de ressources consommées respectivement d’émissions générées dépendent du processus de production choisi.

La question d’un recours plus poussé à l’hydrogène a été thématisée dans le rapport sur l’étude stratégique de la Troisième Révolution Industrielle qui retient que l’hydrogène pourra certes contribuer à la transition énergétique et à la décarbonisation, à condition que ce carburant alternatif soit produit par le biais de la technologie de l’électrolyse à partir d’énergies d’origine renouvelable. Néanmoins, il y a lieu de constater que les procédés actuels de production du dihydrogène, comme par exemple le processus de reformage à la vapeur, utilisent principalement comme source des hydrocarbures et notamment le gaz naturel. La production du dihydrogène par électrolyse à partir d’électricité renouvelable est actuellement peu utilisée et demeure en général non compétitive.

Il y a cependant lieu de considérer que dans le cadre de la transition énergétique, l'industrie de l'énergie est confrontée à un changement de paradigme historique en devant passer d’un système où la production est actuellement axée sur la consommation vers un nouveau système où la consommation sera axée sur la production. Dans ce contexte, l’hydrogène pourrait devenir une option de flexibilité, parmi d’autres, dans le marché de l’électricité pour aider à gérer d’une part une production (renouvelable) d’électricité de plus en plus volatile et d’autre part des profils de consommation en pleine mutation (électromobilité, tendances d’électrification dans le secteur du chauffage, …).

En effet, il y a lieu de mettre en relation les effets d’un recours plus poussé à l’hydrogène avec les objectifs en matière de réduction des gaz à effet de serre, d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique à l’horizon 2020 et 2030.

Ainsi, une production d’hydrogène au niveau national utilisant comme source des hydrocarbures tels que le gaz naturel ou d’autres sources carbonées augmenterait potentiellement les émissions de gaz à effet de serre au niveau national et rendrait en outre plus difficile la réalisation des objectifs en matière d’efficacité énergétique, vu l’importation additionnelle de ressources carbonées comme le gaz naturel pour la production d’hydrogène. En contrepartie, la production d’hydrogène sur le territoire national à partir de l’électrolyse, utilisant de l’énergie électrique importée, n’affecterait pas le bilan des émissions des gaz à effet de serre national mais uniquement la consommation d’énergie finale vu l’importation supplémentaire d’électricité. En général, le recours à l’hydrogène peut néanmoins contribuer à atteindre les objectifs en matière d‘énergies renouvelables. 

A noter aussi qu’une simple importation d’hydrogène à partir d’autres territoires, indépendamment de sa forme de production, n’affecterait pas le bilan des émissions de gaz à effet de serre du Luxembourg, puisque les émissions sont comptabilisées dans le pays de production.

Considérant que les objectifs en matière de réduction des gaz à effet de serre, d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique à l’horizon 2030 sont actuellement en négociation au niveau européen, il est à ce stade prématuré d’identifier définitivement les opportunités potentielles pour le Luxembourg en matière de politique d’hydrogène.

Pour ce qui est du secteur des transports, la promotion des véhicules électriques à pile à combustible fonctionnant à base d’hydrogène est uniquement judicieuse à moyen et long terme si la consommation énergétique et le bilan des émissions du puits à la roue (« well-to-wheel ») sont au moins inférieurs ou égaux par rapport à l’utilisation directe des hydrocarbures en tant que carburant, respectivement par rapport à d’autres carburants alternatifs utilisés par exemple sous forme d’électricité dans les véhicules électriques à batterie. Actuellement, le bilan global de la consommation énergétique et des émissions du puits à la roue des véhicules électriques à pile à combustible recourant à l’hydrogène est dans la plupart des configurations possibles moins favorable que celui des véhicules électriques à batteries. A condition que ce bilan s’améliore et vu les avantages des véhicules électriques à pile à combustible, comme notamment zéro émissions de roulement, la vitesse de ravitaillement en hydrogène et l’autonomie, ces types de véhicules pourront certes jouer un rôle important à l’avenir.

En ce qui concerne les travaux entrepris par le Benelux, il est prévu d’entreprendre en 2018 des analyses supplémentaires concernant les opportunités et les défis en matière d’hydrogène pour savoir si une coopération Benelux peut apporter une valeur ajoutée dans ce domaine.

 


Gusty Graas