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Un deuxième PET-Scan au Luxembourg ?

Questions parlementaires Santé et soins Edy Mertens Gusty Graas Alexander Krieps

Avec le vieillissement de la population au Luxembourg et la progression des maladies cancéreuses, le nombre de patients obligés d’avoir recours à un scanner PET (Positron Emission Tomography) a tendance de s’accroître également considérablement. Afin d’éviter des temps d’attente démesurés, les députés Gusty Graas, Alexander Krieps et Edy Mertens ont adressé une question parlementaire à Madame la Ministre de la Santé pour savoir s’il ne serait pas utile d’implanter dès à présent un deuxième PET-scan.

Question

Monsieur le Président,

Par la présente, nous avons l’honneur de vous informer que, conformément à l’article 80 de notre Règlement interne, nous souhaitons poser la question parlementaire suivante à Madame la Ministre de la Santé et à Monsieur le Ministre de la Sécurité sociale :

« Il nous revient que de plus en plus de patients sont obligés de se rendre hors frontières pour les examens de PET-scan (Positron Emission Tomography). Ceci risque de devenir de plus en plus fréquent vu notre population vieillissante, la progression des maladies cancéreuses et le recours de plus en plus fréquent et de plus en plus précoce à cette technique d'imagerie médicale.

Voilà pourquoi nous aimerions poser la question suivante à Madame la Ministre de la Santé et à Monsieur le Ministre de la Sécurité sociale :

Est-ce que les Ministres ne jugent pas opportun d'envisager dès maintenant l'implantation d'un deuxième PET-scan, afin d'éviter la récurrence de délais d'accès démesurés, tel que c’est le cas actuellement pour les examens IRM ? »

Croyez, nous vous prions, Monsieur le Président, à l’assurance de notre très haute considération.

Gusty GRAAS, Alexander KRIEPS et Edy MERTENS
Députés

Réponse de Madame la Ministre de la Santé et de Monsieur le Ministre de la Sécurité sociale à la question parlementaire n° 3555 du 16 janvier 2018 de Monsieur le Député Gusty Graas, Monsieur le Député Alexander Krieps et de Monsieur le Député Edy Mertens concernant "PET-scan"

Le Centre National P.E.T. (Positron Emission Tomographie) est installé au Centre hospitalier de Luxembourg (CHL) depuis 2003. Il s’agit d’une unité fonctionnelle inter hospitalière qui permet de détecter une tumeur cancéreuse et/ou des métastases et de surveiller leur évolution. Le Centre National est ouvert aux médecins nucléaristes du Grand-Duché de Luxembourg et de la Grande-Région

Le Luxembourg, dispose actuellement de 1,7 PET-scan par million d’habitants, ce qui le situe dans la moyenne européenne et est très comparable à la densité des PET-scan chez ses voisins : 1,7 en Allemagne, 2,14 en France et 1,15 en Belgique.

Au cours des dernières années dans notre pays, le taux d’utilisation du PET a augmenté en moyenne de 5% par an. En 2016, le taux d’occupation de notre équipement national était de 85%, pour un horaire d’exploitation allant de 7h à 18h en semaine.

De 2010 à 2016, le nombre d’unités d’œuvre PET décomptés entre le CHL et la CNS évolue comme suit :

Année

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

Assurés affiliés à l’étranger

167

204

211

215

218

226

234

Assurés affiliés au Luxembourg

1959

2096

2199

2269

2355

2434

2628

En 2016, afin de répondre aux mises à jour technologiques et d’anticiper tout engorgement, le remplacement de l’équipement PET existant par un PET-scan disposant d’une technique de pointe a été autorisé pour le Centre national PET ; dans l’attente de la livraison de l’équipement choisi, un PET-scan temporaire disposant des techniques de pointe a été installé en mars 2017.

Avec l’équipement actuellement en place, 18 patients par jour peuvent être scannés. Avec le nouvel appareillage, cette disponibilité augmentera à au moins 24 patients par jour, permettant également d’adapter l’organisation des plages horaires de fonctionnement du service en fonction des besoins.

Les délais pour l’obtention d’un rendez-vous au Centre National PET sont à ce jour d’environ 5-10 jours calendrier et sont réduits en cas d’urgence médicale. Ceux-ci devraient encore diminuer avec la nouvelle caméra PET-CT digitale.

Au Centre National PET, la totalité des examens sont actuellement réalisés après injection de FDG (18-Fluoro-déoxy-glucose). Les examens réalisés avec d’autres médicaments radiopharmaceutiques, notamment les examens réalisés au 68Ga-PSMA (cancers prostatiques) et au 68Ga-DOTA-TOC (tumeurs neuroendocrines), ne sont actuellement pas encore disponibles au Grand-Duché de Luxembourg, faute d’une radiopharmacie au sein du Centre National PET permettant entre autres la synthèse de médicaments radiopharmaceutiques PET marqués au Gallium 68. Les patients dont l’état de santé nécessite un examen PET scan « non FDG » doivent donc actuellement être transférés à l’étranger.

A partir des données et informations disponibles, l’acquisition d’un appareil PET-Scan supplémentaire n’est, à ce stade, pas justifiée car il est estimé que, pour les 3 à 5 années à venir au moins, les délais d’accès au PET-scan n’auront pas de répercussions négatives sur la prise en charge de la population.

A moyen terme, en raison de l’évolution des modalités de prise en charge de certaines affections oncologiques, et des développements de nouvelles possibilités ciblées de diagnostic et de traitement, il n’est pas pour autant exclu qu’une extension de l’offre PET-scan puisse être justifiée à l’avenir, selon les dispositions relatives à la planification nationale de tels équipements.

 


Gusty Graas

Edy Mertens

Alexander Krieps