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Est-ce qu'on peut évaluer le risque des enfants de développer un diabète de type 1?

Questions parlementaires Santé et soins Gilles Baum Gusty Graas

Question: 

Monsieur le Président,

Par la présente, nous avons l’honneur de vous informer que, conformément à l’article 83 de notre Règlement interne, nous souhaitons poser la question parlementaire suivante à Monsieur le Ministre de la Santé :

« Au Luxembourg, plus de 25.000 personnes sont atteintes de diabète. Il s’agit d’une hausse considérable depuis 1980, expliquée en partie par l’augmentation du nombre de personnes en surpoids.

Cependant, 5 à 10 % des diabètes souffrent du diabète de type 1. Il s’agit d’une maladie auto-immune qui se manifeste le plus souvent chez les enfants et les adolescents. Il est probablement causé par une prédisposition génétique.

Dans quelques Länder en Allemagne, il est possible d’évaluer le risque de développer un diabète de type 1 chez les enfants âgés de 0 à 4 mois, de 2 à 5 ans et de 9 à 10 ans, à l’aide d’une simple goutte de sang.

Dans ce contexte, nous aimerions poser les questions suivantes à Monsieur le Ministre de la Santé :

  • Monsieur le Ministre est-il au courant de ces tests introduits en Allemagne ?
  • Existe-t-il un test semblable pour le diabète de type 1 chez les enfants au Luxembourg ?
  • Quelles mesures ont été prises pour sensibiliser davantage les parents et les pédiatres sur le diabète de type 1 ?

Afin d’évaluer le risque de diabète de type 2, le Ministère de la Santé a mis en ligne un questionnaire, dénommé FINDRISK (Finnish Diabetes Risk Score).

  • Monsieur le Ministre peut-il indiquer le nombre de personnes ayant rempli ce questionnaire depuis 2015 ? »

Veuillez croire, Monsieur le Président, en l’expression de notre très haute considération.

                                          

Gusty GRAAS                        Gilles BAUM

    Député                                    Député

 

Réponse de Monsieur le Ministre de la Santé à la question parlementaire n° 1477 du 13 novembre 2019 de Monsieur le Député Gilles Baum et de Monsieur le Député Gusty Graas concernant la "Lutte contre le diabète".

Monsieur le Ministre est-il au courant de ces tests introduits en Allemagne ?

Existe-t-il un test semblable pour le diabète de type 1 chez les enfants au Luxembourg ?

Quelles mesures ont été prises pour sensibiliser davantage les parents et les pédiatres sur le diabète de type I ?

L’évaluation du risque de développer un diabète de type 1 chez les enfants est un sujet très débattu parmi les experts. Même si certains pays ou communautés proposent ce genre d’évaluations à large échelle, force est de constater qu’il n’existe pas de test simple et surtout fiable en la matière. La raison principale en est que l’étiologie du diabète de type 1 est fort complexe et multifactorielle, associant une prédisposition génétique (profil HLA) et l’émergence possible d’auto-anticorps à une modulation par des causes externes comme le microbiome et autres facteurs environnementaux interagissant avec le système immunitaire, et que l’évolution de certains stades précoces vers une maladie déclarée est fort variable d’un individu à l’autre.

Au lieu de proposer des solutions simples, mais peu fiables, le service national de pédiatrie de la Kannerklinik qui s’occupe du problème du diabète 1 chez l’enfant a pris l’option de participer à l’étude européenne INNODIA dans le cadre du programme européen « Innovative Medicines Initiative (IMI2) ». Ainsi, toute personne à risque augmenté sur base de l’histoire familiale (soit un parent de premier degré d’une personne souffrant de diabète de type 1) est invitée à participer à cette étude qui vise à trouver des biomarqueurs plus robustes pour le risque d’évolution vers la maladie.

Il est aussi important de faire remarquer qu’en l’absence de moyen d’intervention efficace permettant un arrêt de l’évolution vers le diabète à l’heure actuelle, la détermination d’un risque en soi est peu utile, car elle crée évidemment de l’anxiété auprès des parents pour une maladie qui peut-être ne se déclarera jamais chez leur enfant.

Les pédiatres connaissent de toute évidence cette maladie dans notre pays, où la majorité des petits enfants sont en effet régulièrement suivi par un pédiatre (examens réguliers, vaccinations). Les conditions pour une détection en temps utile de cette maladie sont donc bien remplies.

Monsieur le Ministre peut-il indiquer le nombre de personnes ayant rempli ce questionnaire depuis 2015?

Il n’est techniquement pas possible de vérifier combien de personnes ont effectivement rempli le questionnaire en ligne dénommé FINDRISK. Par contre, l’outil statistique (Adobe Analytics) permet de retracer le nombre de consultations du questionnaire. Ainsi, il apparaît que 15 personnes ont consulté 47 fois le questionnaire en ligne sur la période allant d’octobre à décembre 2019.


Gusty Graas

Gilles Baum

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