Profils professionnels dans le secteur agricole et viticole

Tout comme dans bien d’autres branches de notre économie moderne marquée par le processus de la digitalisation, les profils professionnels changent également dans le secteur agricole et viticole au sens large du terme.

Question

Monsieur le Président,

Par la présente, j’ai l’honneur de vous informer que, conformément à l’article 80 de notre Règlement interne, je souhaite poser la question parlementaire suivante à Monsieur le Ministre de l’Education nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse :

« Tout comme dans bien d’autres branches de notre économie moderne marquée par le processus de la digitalisation, les profils professionnels changent également dans le secteur agricole et viticole au sens large du terme.

Voilà pourquoi j’aimerais poser les questions suivantes à Monsieur le Ministre de l’Education nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse :

• Selon quelle démarche les services responsables du Ministère de l’Education nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse réfléchissent-ils sur l’évolution des métiers du secteur agricole et viticole en révélant d’éventuelles mutations à attendre tout en les signalisant au monde scolaire?
• Comment les échanges avec les partenaires professionnels, le Lycée technique agricole, la Chambre d’Agriculture et, le cas échéant, l’ADEM sont-ils organisés dans ce contexte précis?
• Quels sont les profils professionnels actuels du secteur? Et quelles sont les qualifications nouvelles qui seront exigées davantage à l’avenir? Une approche prospective en la matière est-elle promue par le MENJE et par la Chambre d’Agriculture ? »

Veuillez croire, Monsieur le Président, en l’expression de ma très haute considération.

André BAULER
Député

Réponse du Ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse à la question parlementaire N° 2545 du Député André Bauler

L’économie d’un pays doit tenir compte des développements et changements tant au niveau infrastructurel qu’au niveau des nouvelles technologies afin de garantir son développement économique. Dans ce contexte, le secteur agricole et viticole doit s’adapter au processus de la digitalisation.

En ce qui concerne les questions de l’honorable Député, les réponses sont les suivantes :

Ad 1 + 2)

La loi modifiée du 19 décembre 2008 portant réforme de la formation professionnelle prévoit la mise en place d’équipes curriculaires (EC) pour chaque métier et chaque profession. Les EC se composent de membres issus du monde scolaire et du monde économique nommés par les chambres professionnelles patronales et salariale.

En ce qui concerne les EC des métiers de l’agriculture, des personnes issues de la chambre d’agriculture, du service d’économie rurale, du service technique de l’agriculture, des agriculteurs et des enseignants du lycée technique agricole y sont représentées. Les EC se réunissent régulièrement afin d’affiner et de réajuster les formations et une fois par semestre une réunion d’un groupe élargi se réunit pour arrêter les changements et adaptations proposés par le l’équipe curriculaire.

Ladite loi et les règlements grand-ducaux respectifs prévoient que des commissions nationales de formation élaborent les programmes de formation pratique et théorique. Pour le secteur agricole et viticole, le Service de la formation professionnelle (SFP) encadre 8 équipes curriculaires, à savoir :

• mécatronicien de machines et de matériels agricoles et viticoles (DAP), mécatronicien de machines et de matériels industriels et de la construction (DAP), mécatronicien de véhicules utilitaires (DAP),
• assistant horticulteur en production (CCP), floriculteur (DAP), maraîcher (DAP),
• environnement naturel (DT), opérateur de la forêt et de l'environnement (DAP),
• agriculture (DT), agriculteur (DAP),
• pépiniériste-paysagiste (DAP), assistant pépiniériste-paysagiste (CCP),
• fleuriste (DAP), assistant fleuriste (CCP),
• horticulture (DT),
• assistant horticulteur en production (CCP), floriculteur (DAP), maraîcher (DAP) - groupe de travail entrepreneur maraîcher (DT),

et 4 commissions nationales de formation avec des groupes de travail spécifiques, à savoir :

• Agriculture,
• Environnement naturel,
• Horticulture,
• Mécanique.

Les équipes curriculaires ainsi que les commissions nationales de formation ont été mises en place dès le début de la réforme de la formation professionnelle en 2008.

De plus, le règlement grand-ducal du 1^er février 2010 portant sur 1) l’organisation des stages de formation en milieu professionnel de la formation professionnelle initiale et 2) la composition et les missions de l’office des stages, garantit qu’au sein de cet office les représentants des organismes de formation (monde du travail) ainsi que les représentants du milieu scolaire sont représentés, ce qui permet un échange régulier entre le monde scolaire et le monde du travail.

S’y ajoute que le SFP préside la commission consultative en matière de formation de demandeurs d’emploi ensemble avec l’ADEM et les ministères du Travail et de l’Économie ; ainsi les informations d’éventuelles pénuries respectivement de changements concernant la demande en main d’œuvre qualifiée de la part du marché de l’emploi sont transmises par le biais du SFP aux équipes curriculaires.

Ad 3)

Les profils professionnels actuels résultent des travaux de préparation de la réforme de la formation professionnelle initiale. Ils ne mentionnent pas explicitement les tâches se référant à la digitalisation dans le secteur de l’agriculture et de la viticulture.

En effet, les textes établissent que l’agriculteur du 21^ième siècle devrait avoir recours à ces nouvelles méthodes de production pour pouvoir exercer son métier de façon durable, économiquement rentable, socialement responsable et responsable envers la nature. C’est ainsi qu’au Lycée technique agricole (LTA) toutes les nouvelles technologies utiles à un tel développement durable sont définies dans les profils de formation, les programmes de formations et les référentiels d’évaluations.

Extrait du profil professionnel :

Der Landwirt (m/w) ist Fachkraft, Betriebsleiter, Unternehmer und Personalchef zugleich.

Er ist in der Lage, selbstständig, verantwortungsbewusst, sachkundig, und sozial verträglich wettbewerbsfähig landwirtschaftliche Produktionen zu planen, vorzubereiten, auszuführen, zu überwachen und zu vermarkten. Neben den Schwerpunktproduktionen Grünlandbewirtschaftung, Getreide-, Futter- und Hackfruchtanbau im Bereich der Pflanzenproduktion, sowie Rindviehhaltung und Schweinehaltung im Bereich der Tierproduktion sind ebenfalls eine Reihe von anderen Produktionen und Dienstleistungen denkbar. Dazu gehört auch die Erschließung regenerativer Energiequellen.

Der Landwirt ist durch Sammlung und Auswertung betriebsinterner und externer Informationen befähigt, seinen Betrieb an den laufenden Produktionsfortschritt anzupassen und entsprechend der Marktlage Alternativen zu entwickeln.

En ce qui concerne la digitalisation, il s’avère utile de signaler que :

• avec la réforme de la formation professionnelle initiale, le LTA a mis au point un module « GPS–Einsatz in der Landwirtschaft ». Ce module « Global Positioning System » est accessible aussi bien aux élèves du régime de la formation DAP-agriculteur qu’aux élèves ressortissants de la formation technicien en agriculture ;
• les compétences en relation avec les traitements phytosanitaires sont  pratiquées par les élèves avec un équipement moderne datant de 2014. Cet équipement comprend des techniques modernes comme GPS-Switch, section-control, exportations de données numériques pour les traitements sur ordinateur, utilisation dans les carnets parcellaires, … ;
• afin de mieux instruire les futurs agriculteurs, le LTA s’est doté d’un nouveau tracteur ultramoderne équipé avec un système RTK. Ce système permet des passages parallèles autonomes dans les cultures (précision d’un ordre de grandeur de 2,5 cm) et le LTA envisage de réaliser des essais de désherbage avec ses élèves.

Claude Meisch
Ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse

 

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